La barque à l'eau!
La barque était enfin terminée, et je n'avais aucune envie d'attendre le printemps pour la tester. Deux projets dans le projet : transporter la barque à vélo jusqu'au lac et vérifier si elle flottait bien.
Cela faisait des semaines qu’il pleuvait sans arrêt en Normandie, mais les prévisions météo étaient formelles : le 3 janvier serait une journée ensoleillée, sans vent, mais glaciale avec des températures allant de -3°C à 2°C. Ma femme et ma fille seraient absentes pendant quelques jours. C'était donc l’occasion idéale pour organiser cette mise à l’eau avec mon fils et un copain.
Ce copain, qui s'était intéressé au projet de la barque depuis le début, s’imposait comme le partenaire parfait. D'abord parce qu’une paire de bras supplémentaires pour les éventuelles manutentions était bienvenue, mais aussi parce que son caractère ressemblait au mien : capable de garder son sang-froid en cas de problème. Et honnêtement, à part un naufrage dans une eau glacée au milieu du lac, que pouvait-il vraiment arriver de grave ? Dans le pire des cas, nous devrions nager dans une eau froide en aidant mon fils de 7 ans à rejoindre la rive... ça ferait une bonne histoire à raconter plus tard.
La veille, mon fils et moi avons parcouru la route jusqu'au lac à vélo, sans la barque mais en emportant nos cannes à pêche. Sur le chemin, nous avons repéré plusieurs barrières installées sur la piste cyclable pour empêcher l’accès des voitures. Je voulais m’assurer qu’il serait possible de faire passer la barque sans difficulté. Heureusement, tout semblait convenir.
Le jour J, nous avons dégusté un plat de pâtes fraîches aux lardons et à la crème fraîche tout en échangeant des histoires de marins. Ensuite, nous avons ajouté un bout (une corde) au panneau arrière, attaché les avirons, fixé la barque sur sa remorque, puis arrimé la remorque au vélo.
C'est parti!
Le trajet s’est déroulé sans grandes difficultés, à l’exception d’une côte trop raide qui nous a contraints à descendre du vélo pour pousser la barque. Nous sommes arrivés au lac sans encombre et sans rien casser. Juste un peu mal aux cuisses.
Une fois sur place, nous avons discuté avec des pêcheurs présents. Ils ne pêchaient pas, car c’était la période de protection des brochets, interdisant la pêche depuis une embarcation. Ils en profitaient pour tester leur bateau, équipé d’un moteur électrique et d’un système de guidage GPS. Leur embarcation, programmée pour tracer lentement des courbes en "S" sur le plan d’eau, leur permettait de pêcher sans se soucier de naviguer : une démonstration de technologie ultime. Le contraste avec ma barque, fabriquée à partir de lattes de parquet et propulsée à la seule force des bras, était amusant.
Bon, trêve de suspense : vous voulez savoir si la barque a réussi à naviguer avec un équipage de trois personnes (180 kg au total) ? Eh bien oui, elle l’a fait ! Voici quelques photos pour immortaliser ce moment :
Je trouve que ramer en mode "aviron" sur un lac est beaucoup plus confortable que pagayer. C'était très satisfaisant. La barque glisse bien sur l'eau.
Nous avons constaté deux ou trois micro-fuites entre le fond et les bordées, mais rien de bien méchant. Juste quelques gouttes qui passaient – il aurait fallu des heures avant de devoir sortir l'écope. Je prévois de faire les réparations nécessaires prochainement.
Cette aventure est un succès ! Des passants, qui ont vu une barque se déplacer à vélo sont restés assister à sa première mise à l’eau.
Les prochaines étapes ? Réparer ces petites fuites, attendre l’ouverture de la saison de pêche (en avril, si je ne me trompe pas), et cascrouttes au milieu du lac.